La majorité présidentielle vole en éclats, et l’onde de choc se fait déjà sentir au sommet de l’État. Jeudi soir, à l’heure où l’on annonçait des pourparlers décisifs entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko pour tenter d’éteindre l’incendie interne, Aminata Touré a pris tout le monde de court.
Nommée superviseur général de la coalition « Diomaye Président » en remplacement d’Aïda Mbodji, malgré les réticences du Pastef, elle a quitté sans préavis le groupe WhatsApp de la Conférence des leaders un geste lourd de sens dans un contexte de tensions déjà explosives.
Selon Les Échos, son départ a aussitôt entraîné celui de sept autres responsables, signe d’un malaise profond et d’alliances qui se reconfigurent dans l’urgence. Le journal s’interroge : simple coup de colère… ou premier acte d’une rupture assumée ?
Aminata Touré est une grande stratège politique. Elle fut directrice de campagne de Landing Savané en 1993, l’un des premiers parrains de l’antisystème dans les années 1970, 1980 et 1990. Elle est la première femme au Sénégal à avoir occupé un poste de cette envergure, après avoir fait ses armes politiques dans le marxisme.
Entre 2009 et 2012, Aminata Touré revient sur le devant de la scène comme directrice du cabinet de campagne de Macky Sall. Avec un tel parcours, il paraît raisonnable de penser qu’elle s’organise pour revenir au front face au Pastef.
D’ailleurs, Libération croit connaître son prochain mouvement : Aminata Touré envisagerait de créer son propre groupe WhatsApp, une sorte de « quartier général bis » destiné à fédérer ses soutiens et à affirmer son autonomie face à un Pastef plus combatif que jamais.