Cisjordanie occupée : des Israéliens manifestent contre les violences des colons

Samedi 15 Novembre 2025

En Cisjordanie occupée, la semaine qui s’achève a été marquée par une flambée de violences. Mardi, des colons israéliens masqués ont incendié plusieurs camions à proximité d’une usine, blessant quatre Palestiniens. Hier, c’est une mosquée qui a été prise pour cible. Des images qui ont choqué jusque dans la société israélienne, provoquant une condamnation du président de la République et la réaction des principales associations opposées à l’occupation. Ces organisations avaient appelé à une mobilisation de solidarité ce vendredi matin 14 novembre en Cisjordanie, au cœur des plantations d’oliviers régulièrement visées. Une manifestation finalement interdite par l’armée, mais qui aura rassemblé plus de monde qu’à l’accoutumée : le signe d’une prise de conscience, encore marginale, mais bien réelle.


Mégaphone en main, Ilona, coordinatrice de l’association des Rabbins pour les droits de l’homme – renvoie les militants israéliens dans les bus, décision militaire oblige : ce matin, personne n’ira plus loin que le checkpoint d’entrée en Cisjordanie occupée – mais la jeune femme remarque une affluence inédite : 

« Je crois que ce qui a fait venir les gens, c’est que les violences ces dernières semaines ont été tellement extrêmes que beaucoup de gens sont venus nous voir pour nous dire, c’est la première fois que je fais ça, mais face à cette violence, nous sentons qu’il faut faire quelque chose… Même si ça leur fait peur, ils veulent participer ».

C’est le cas de Noah, 40 ans. Elle connaît la Cisjordanie puisqu’elle a de la famille qui habite dans les colonies, mais c’est la première fois qu’elle rejoint une mobilisation organisée par les associations anti-occupations : 



« J’ai vu des vidéos sur Instagram et Facebook, et j’ai peur de me prendre une pierre sur la tête. Mais je pense que, d’après ce que je vois parmi mes amis et ma famille, qu’il y a un peu comme un moment de prise de conscience que c’est vraiment quelque chose de grave. Et que ce n’est pas juste une minorité ou quelques cas isolés, mais quelque chose de plus systémique ».

Si la mobilisation a été empêchée par les forces de sécurité, Noah souhaite participer à de nouvelles actions solidaires en Cisjordanie occupée :  « I want to live in a country where I have the freedom to protest and to say what I want » (Je veux vivre dans un pays où j'ai la liberté de manifester et de dire ce que je veux). Mais elle s’alarme du climat répressif en Israël.
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