Menu





Casamance : une députée demande à Diomaye de siffler la fin de la récréation autour d’un dossier « ultra sensible » instrumentalisé par des politiciens véreux

Vendredi 12 Décembre 2025

I


Lors du passage de la ministre de la Justice, Yassine Fall, à l’Assemblée nationale pour le vote du budget annuel de son département, la députée Ramatoulaye Bodian a interpellé la garde des Sceaux sur un phénomène qu’elle dit avoir constaté sous les magistères d’Abdou Diouf et de Macky Sall : l’usage de la « stigmatisation ethnique et régionale » pour discréditer des adversaires politiques.

 

Selon la parlementaire, ce procédé a été largement utilisé sous le régime de l’APR, notamment sous l’autorité de l’ancien ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, pour faire incarcérer plusieurs personnes sans preuves solides. Elle estime que ces mêmes discours ont refait surface sous le régime actuel de Pastef, dont Ousmane Sonko et ses partisans seraient aujourd’hui les principales victimes.

 

Au nom d’une prétendue liberté d’expression, certains individus se permettent d’écrire n’importe quoi sur les réseaux sociaux ou de se cacher derrière des articles pour diffuser de fausses informations sur la Casamance, alors qu’aucun village de la région n’est aujourd’hui sous le contrôle supposé des rebelles du MFDC. La députée s’est particulièrement indignée des sorties de Bougar Diouf, qui, selon elle, n’a jamais été inquiété malgré la gravité de ses déclarations. « Bougar Diouf, qui se présente comme membre de la coalition “Diomaye Président”, a remis sur la table un dossier extrêmement sensible et douloureux, celui de la rébellion armée en Casamance. Il utilise cette question à des fins purement politiques contre un homme politique. Je suis convaincue que si Ousmane Sonko était originaire de Louga ou de Saint-Louis, personne ne l’aurait associé à un dossier de rébellion. Il est cité parce qu’il est Casamançais et parce qu’il porte le nom Sonko », a-t-elle regretté.
 

Ramatoulaye Bodian a demandé à la ministre de la Justice de mettre un terme définitif à ce débat qu’elle juge destructeur et qui, selon elle, a déjà fait de nombreuses victimes. Elle a également évoqué un précédent durant la 14e législature, où des accusations infondées auraient été publiées pour nuire à Waly Diouf Bodian. « Je me souviens que Antoine Félix Diome, alors ministre de l’Intérieur, avait voulu utiliser le même dossier contre Waly Diouf Bodian (…) avant qu’il ne soit finalement arrêté », a-t-elle rappelé.

La députée a affirmé qu’elle ne pouvait accepter que les Casamançais aient été stigmatisés sous le régime de Macky Sall et que cette pratique se poursuive aujourd’hui sous un régime qui se réclame du changement. « On ne peut pas se taire face à ce phénomène. Des soldats valeureux sont morts, des civils ont sauté sur des mines, et la Casamance a énormément souffert », a-t-elle insisté.

Elle est également revenue sur les moments sombres du régime de Macky Sall, marqués par des tensions communautaires où des Wolofs, des Peuls ou des Diolas auraient été pris pour cible, parfois certains arrêtés uniquement en raison de leur nom de famille. Pour la parlementaire, ces dérives justifient l’adoption d’une loi contre les discours qui sapent la cohésion sociale.

« Nous sommes dans un pays de paix et la politique doit se faire autrement. Le Président Ousmane Sonko nous a appris que le combat politique doit se mener sur la base du débat d’idées et du savoir. On ne peut pas prendre une région ou une ethnie pour continuer à stigmatiser, au point d’empêcher des citoyens d’accéder à des promotions ou à des nominations, simplement parce qu’un politicien véreux se cache derrière. Cela doit cesser », a-t-elle martelé.

S’adressant directement au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, Ramatoulaye Bodian a lancé un appel solennel : « Je m’adresse à mon frère Diomaye, Président de la République. Vous qui avez le stylo pour signer les décrets et qui nommez aux emplois militaires et civils, si Bougar Diouf qui se réclame de votre coalition et les magistrats qui ont persécuté Ousmane Sonko sont encore en poste, il faut les en retirer. »

Elle a enfin rappelé les liens historiques et culturels entre communautés, notamment entre Diolas et Sérères, unies par les figures fondatrices d’Aguène et Diambone. « Cette stigmatisation doit cesser », a-t-elle conclu. Appelant à la responsabilité collective, la députée a souligné que la Casamance a déjà payé un lourd tribut et que la paix retrouvée ne doit en aucun cas être fragilisée par des manipulations politiques.


Nouveau commentaire :



AUTRES INFOS

Loi sur le viol : « Elle remplit nos prisons d’innocents », selon le député Ousmane Diop

PRODAC: Une pétition lancée pour exiger la libération de Mamina Daffé

« Ce n’est plus Alima Suppo, c’est Alima Shop » : la tiktokeuse annonce son nouveau départ apres la prison

Prostitution en ligne : trois administrateurs d’un site porno arrêtés...2 148 vidéos illicites saisies

Ligue des champions: le Real Madrid tombe face à Manchester City

Agression sexuelle présumée : Vincent Cerutti jugé pour

Abidjan : Konnie Touré dévoile les temps forts de ses 25 ans de carrière

Média : Fatim O' parle de ses 25 ans de carrière

Ethiopian Airlines : la diva Oumou Sangaré aux commandes

À Brazzaville, Sokhna Aïda Diallo Thioune honorée à la 30ᵉ session des Vendredis de Carrefour