Cameroun, Gabon, Bénin… Faute de rentabilité, Air Sénégal plie bagages

Mardi 11 Octobre 2022

Le pavillon sénégalais doit renoncer à sa ligne d’Afrique centrale ainsi qu’au prolongement de son vol entre New York et Baltimore-Washington.


Dont acte. Il n’aura pas fallu trois mois au nouveau directeur général d’Air Sénégal, Alioune Badara Fall, nommé le 12 juillet, pour prendre des mesures radicales. Le 10 octobre, la compagnie annonçait ainsi, dans un communiqué des plus brefs, la suppression dès le 30 octobre de la ligne d’Afrique centrale (Cotonou, Douala et Libreville) en raison des « mauvaises performances financières de cette ligne triangulaire depuis son lancement en mars 2021 ».


Fin janvier, le pavillon sénégalais se retirera aussi de Baltimore-Washington, se contentant de desservir l’aéroport JFK de New York. Si aucun communiqué ne l’annonce encore, les distributeurs de billets indiquent ne plus prendre de réservation au-delà de cette date, selon la presse spécialisée.

Rétropédalage
Deux décisions qui découlent assez logiquement des premiers constats de la task force d’Alioune Badara Fall : le directeur de la stratégie Jérôme Maillet, le directeur commercial et marketing Éric Iba Gueye, ou encore Philippe Bohn, l’ex-directeur général devenu administrateur, dont l’intervention est à nouveau sollicitée. Selon les informations obtenues par" Jeune Afrique" peu après l’arrivée de la nouvelle administration, celle-ci avait constaté un déficit de 60 millions d’euros, avec notamment une marge négative de 93% sur le Dakar-Douala et un tronçon New York – Baltimore particulièrement peu rempli, notamment du fait de la réglementation locale contraignant les passagers à descendre de l’appareil pour les opérations de contrôle, avant de s’y réinstaller pour terminer leur voyage.

Cette décision est un sérieux rétropédalage pour la compagnie sénégalaise. L’une des toutes dernières décisions de l’administration précédente – sous la houlette de l’ancien directeur général Ibrahima Kane, en juin, avait au contraire été d’augmenter les fréquences sur l’Afrique centrale, passées à sept rotations hebdomadaires, arguant « de la forte demande exprimée par les passagers de cet axe stratégique ».
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