Bissau : la junte libère des proches et membres du personnel de Domingos Simões Pereira

Mardi 23 Décembre 2025

À Bissau, le Haut Commandement militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public a annoncé, mardi 23 décembre 2025, la libération de six personnes détenues depuis le 26 novembre dernier, dans le contexte du coup de force militaire intervenu à cette date. Cette décision, rendue publique à travers un communiqué officiel, s’inscrit dans une dynamique présentée par les autorités militaires comme un geste de clémence et d’ouverture en faveur de la réconciliation nationale.

Dans son communiqué, l’instance militaire affirme avoir agi « en signe sans équivoque de sa bonne foi, de son engagement en faveur de la normalisation constitutionnelle et de son plein respect du droit international ». Le Haut Commandement précise que cette mesure résulte d’« une analyse approfondie » et d’une délibération prise lors de sa réunion tenue le 22 décembre 2025 à la Présidence de la République.

Les autorités militaires expliquent également que leur décision s’appuie sur le respect des mécanismes régionaux de pacification, notamment « le strict accomplissement des dispositions du point 39, alinéa a), de la résolution de la soixante-huitième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO », adoptée le 14 décembre 2025 à Abuja.

Le communiqué souligne par ailleurs l’influence des démarches diplomatiques entreprises ces derniers jours. Le Haut Commandement évoque « les appels constructifs et les demandes formelles formulées par des entités nationales », mais aussi l’intervention d’« une délégation de haut niveau envoyée par Bassirou Diomaye Faye, Président de la République du Sénégal ». Cette délégation, reçue le 21 décembre à Bissau, a rencontré les autorités militaires « dans un esprit de coopération et de dialogue ».

Selon le document officiel, cette rencontre s’est voulue transparente, puisque « l’accès a été accordé à la délégation sénégalaise aux responsables politiques et à leurs conseillers détenus dans le cadre de la révolte contre le soulèvement militaire du 26 novembre 2025, ainsi qu’aux réfugiés à l’ambassade de la République fédérale du Nigeria à Bissau ».

Dans ce contexte, le Haut Commandement militaire a ordonné la libération de six personnes, principalement des agents de sécurité et des chauffeurs liés à des responsables politiques, dont certains proches de Domingos Simões Pereira. Il précise que cette mesure s’inscrit dans « un processus graduel et par étapes de réconciliation nationale, conforme aux principes d’humanité ».

Toutefois, les autorités militaires tempèrent toute idée de libération massive immédiate. Elles avertissent que « cette mesure constitue la première étape d’un plan de libérations progressives, qui sera exécuté de manière méthodique et conditionnelle, en fonction de l’évolution du climat sécuritaire et de la stabilisation politique complète du pays ». Un geste calculé de la junte avec la libération du personnel de Domingos Simões Pereira

S’adressant à la communauté nationale et internationale, le Haut Commandement appelle à reconnaître ce geste comme « la preuve de son engagement irrévocable en faveur d’un processus de transition ordonnée, plaçant au premier plan l’intérêt supérieur de la Nation bissau-guinéenne ». Il conclut en assurant que les libérations se poursuivront « de manière progressive, à des moments déterminés par l’autorité militaire, dans le respect des intérêts supérieurs de la paix, de la sécurité et de l’ordre public en République de Guinée-Bissau ».

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