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Sérigne Saliou Mbacké toujours dans nos cœurs (Par Missig Tine)

Mardi 26 Décembre 2023

SERIGNE SALIOU MBACKÉ :

Fils de Serigne Touba et de Sokhna Faty Diakhaté, Serigne Saliou nous est parvenu par la grâce du Tout Puissant; d’après ce qui est consigné par Serigne Mouhamadou Lamine Diop « Dagana ») en 1333 de l’hégire ; soit le 22 septembre 1915, à Diourbel. Serigne Touba avait alors fini de purger sa peine de plus de sept ans d’exil au Gabon (1895-1902), quatre ans en Mauritanie (1903 – 1907), cinq ans de résidence surveillée à Thiéyène (1907 – 1912) et se trouvait encore consigné en résidence surveillée à Diourbel (1912 – 1927) où il passa le reste de son séjour terrestre.
Quant à Sokhna Faty, elle est la fille de Serigne Modou Diakhaté Méounou et de Sokhna Dieng Sylla. Elle est la sœur du très célèbre Serigne Amsatou Diakhaté ; disciple de Serigne Touba, et de Sokhna Mariama Diakhaté, mère de Serigne Abdoul Ahad et de Serigne Shouaybou Mbacké. Que Dieu soit satisfait d’eux tous. A la venue au monde de Serigne Saliou, c’est à ce même Serigne Mouhamadou Lamine Diop « Dagana » que le Grand Cheikh fit appel pour l’informer du nom. Cheikh Ahmadou Bamba écrivit Assaliha sur une feuille de papier qu’il remit à Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana; celui-ci priât Dieu dans trois vers afin qu’il lui accorda la longévité et le rang d’un pôle, d’un intercesseur privilégié de son époque : « que l’éternel, par sa bonté retienne Saliou longtemps parmi nous et par sa considération nous permette d’accomplir de bonnes œuvres. Retiens-le tel un soleil au firmament de l’époque dont il assainira la face sombre pour nous ses contemporains. Retiens-le longtemps en vie dans la droiture parfaite cerné de bénédiction ce réparateur de gâchis ».
Un jour Serigne Saliou a affirmé que Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana agi de la même manière quand naquit successivement Serigne Abdou Ahad et Serigne Souhaibou MBacké, Serigne Moussa Ka pour sa part avait formulé une prière du même genre : « pour l’ensemble des hommes de vertus vivant à l’ouest de l’Afrique ou ailleurs qu’Allah fasse de Saliou le soleil qui éclairera le firmament de l’époque ».

Aujourd’hui, on peut dire que tout le monde est avis qu’Allah a exaucé leurs prières mais ce qui nous étonne d’avantage c’est surtout le fait que Serigne Touba dans la lumière des deux mondes ait utilisé le vocable A-Shaliha dans un vers ayant l’air de vouloir dire : « Saliou est celui qui va compléter l’espoir attendu ». Serigne Mouhamadou Lamine avait exprimé le même souhait : «accorde-lui la longévité dans la droiture parfaite ».
ainsi, il est important de signaler que Sokhna Fati la mère de Serigne Saliou était distinguée par sa piété, sa crainte révérencielle et son abstinence des choses défendues, elle avait sa convenance consistant à éduquer ces enfants selon les préceptes de l’Islam elle-même était enseignante chargé de cours d’initiation aux sciences religieuses (Fiq ou Jurisprudence et Tawhid « Unicité  DIVINE »).


ÉDUCATION : Serigne Touba commença lui-même l’initiation de Serigne Saliou au Saint Coran ; avant de le confier à Serigne Alassane Diakhaté auprès de qui il fit ses humanités religieuses (mémorisation et reproduction écrite du Saint Coran ; de mémoire). Serigne Thierno Mbacké « Guélongal », fils de Serigne Omar (cousin et disciple de la première heure de Serigne Touba), rapporte que Serigne Touba dit à Serigne Alassane, en lui confiant Serigne Abdou Samad, Serigne Abdoul Ahad, Serigne Saliou et Serigne Shouaybou, que s’il parvenait à leur faire maîtriser le Saint Coran, il garantirait son entrée au Paradis.
Serigne Saliou fit sa tarbiyyah (éducation religieuse) ; nous dit Serigne Khalil Mbacké, petit fils qu’il a lui-même éduqué à l’emplacement actuel de la résidence de Serigne Béthio Thioune à Djannatoul Mahwâ à Touba. Il y avait à l’époque des champs. Après sa maîtrise du Livre Saint, il se familiarisa avec les sciences religieuses auprès de Serigne Modou Dème de Diourbel, Serigne Habibou Mbacké, qui eut à occuper la fonction d’imam de la grande mosquée de Touba, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, fils du très célèbre Cadi Madiakhaté Kala et de Serigne Mokhtar Dieng Gouyâr de Tindôdi. Il devint ainsi un fin lettré, érudit à la vaste culture, maîtrisant la littérature (recueils des poètes maures, andalous…) et la langue arabes (rhétorique, prosodie…) ; spécialiste en géographie… Le voyage constituant une grande part de l’éducation et de la formation ; comme l’enseigne le Prophète Muhammad (PSL), le Cheikh effectua des périples en Côte d’Ivoire, en Gambie et dans les différentes régions du Sénégal.

RELATIONS HUMAINES : Que ce soit avec ses parents, les disciples mourides ou les musulmans en général, les rapports de Serigne Saliou ont toujours été au beau fixe. Il considérait tous ses frères comme ses propres Cheikhs ; ne voyant en eux que Serigne Touba. Il ne cessait d’œuvrer pour eux jusqu’à obtenir leur agrément, doublé d’un large héritage spirituel. Il raffermissait les liens de parenté, prenait les fils et petits-fils de ceux-ci dans ses dârra et ne cessait de les faire fraterniser. Avec les disciples mourides, qu’il considérait comme condisciples, il en était de même. Il amenait les plus âgés, qu’il respectait beaucoup, surtout s’ils avaient vécu avec le Grand Cheikh, dans ses dârra. Le but visé était que les plus jeunes fussent influencés par eux. Aussi tissait-il, par alliance, divers liens de parenté entre eux ; comme avec ses autres parents. Pour preuve de la profonde considération du Cheikh envers les contemporains de Serigne Touba, Serigne Khalil raconte qu’un jour, un de ceux-ci, un mauritanien, voulut téléphoner à Serigne Saliou. Celui-ci n’accepta que du fait du statut privilégié du mauritanien d’avoir vécu avec Serigne Touba car, confessa-t-il, cela faisait plus de quarante années qu’il n’avait pas parlé au téléphone. Le Prophète (PSL) ne dit-il pas que cela fait partie de la plus grande loyauté filiale que le fils honore les amis de son père ? (« min abarril barri an yaghourral waladu ahla wuddi abîhi »). Avec ses frères et sœurs en islam, le leitmotiv était, au-delà de l’appartenance à la même religion, l’enseignement contenu dans les vers 271 à 273 du « Masâlikal jinân » (Les itinéraires du Paradis) de Serigne Touba : « Chaque wird (acte d’adoration déterminé en un temps régulier) conduit le pratiquant vers le droit chemin.

 SES ACTIONS D’abord l’éducation fut son occupation continue et depuis fort longtemps ; ses daaras où les étudiants travaillent dans les champs éparpillés à travers le pays (Ngott, Ndiapndal, Ndiouroul, Ndooka…) datent de plus d’un demi-siècle. Et enfin Khelcom acquis par le sang de beaucoup de villageois le dernier établissement leur a ravi la vedette en raison de ses dimensions. Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables.

Serigne Saliou a fait du Mouridisme une voie soufi connue et reconnue actuellement à travers le monde entier. L’apprentissage du travail chez les jeunes leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. Quant à l’éducation, elle a pour but dans ces Daaras de faire connaître aux jeunes disciples le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité.

L’accent est également mis sur les sciences religieuses car pour Serigne Saliou, la foi en Dieu est la principale dimension de l’homme. Cette entreprise d’éducation, qui s’adressait à des milliers d’élèves était entourée du plus grand soin de la part de Serigne Saliou qui y consacrait d’énormes ressources, donnant ainsi le signe d’un engagement personnel, profond.

  Sa personnalité Une anecdote est racontée par Serigne Modou Diaw Pakha, à qui Cheikh Ahmadou Bamba avait demandé d’interpréter le poème Mawahibu nâfihu (ce qu’il fit jusqu’au 53e vers qu’il ne comprenait pas. Il est revenu faire part au Cheikh de son incompréhension et ce dernier de lui dire que s’il essayait jusqu’à l’année suivante, il n’arriverait pas à le déchiffrer).

À l’époque Serigne Saliou avait sept ans et était assis à côté du Cheikh. Serigne Touba de continuer en lui disant : « Modou Diaw, le jour où vous ne me verrez plus, je transmettrai tous mes dons à mon Représentant, obéissez à ses ordres » et il posa sa main sur la tête de Serigne Saliou et dit : « Lin khâdatil udjuru wal ma salihu bi tayyi wal djazbi wa innî salihu ». Ces mots se vérifient aisément lorsque Serigne Saliou a élevé au grade de « Cheikh » Serigne Béthio Thioune alors que Serigne Touba avait dit que « personne n’a le pouvoir d’accéder au monde transcendant où on attribue le grade de « Cheikh » ».

Cet acte montre clairement que Serigne Saliou est la réincarnation parfaite de Serigne Touba. Son désintéressement vis-à-vis du clinquant de cette vie, laissait comprendre aux gens quelque peu avertis, que tout ce qui a une fin, une finitude, ne doit pas être considéré comme durable, réellement. Il avait la plus grande attention pour la famille de Serigne Touba. Jusqu’à son avènement à la tête de la confrérie, il avait régulièrement remis aux différents khalifes l’intégralité du produit de ses champs : il n’a jamais « goûté » à ses récoltes.
           
Missig Tine
Zigtine@gmail.com
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