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Samuel Eto’o fils : “Pourquoi je suis candidat à la présidentielle camerounaise”

Dimanche 1 Avril 2018

La dernière fois que JA l’avait rencontré, c’était dans un palace londonien. Dûment maquillé, quelques heures avant de revêtir un smoking pour un gala de charité, Samuel Eto’o fils nous avait parlé de tout – si ce n’est de sa vie privée, de politique et du Cameroun. Près de trois ans plus tard, ce 1er avril, il ne nous a rien caché de son ambitieux dessein. Les pieds dans l’eau, Samuel Eto’o rêve toujours des sommets, et notamment de celui où culmine le palais présidentiel d’Etoudi. Après avoir fait les beaux jours du Real Madrid, du FC Barcelone, de l’Inter Milan ou de Chelsea, le Lion indomptable se rêve désormais président. Et cet ultime but, personne, assure-t-il, ne l’empêchera de le marquer.

En quoi vous estimez-vous qualifié pour briguer la présidence camerounaise ?
Samuel Eto’o : Samuel Eto’o peut jouer buteur ou en soutien de l’attaquant. Samuel Eto’o peut jouer indistinctement ailier droit ou ailier gauche. Avec l’Inter Milan, j’ai même joué arrière latéral contre le Bayern Munich, en finale de la Ligue des champions. Et nous avons gagné ! Alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas occuper le poste de président de la République. Pour paraphraser mon ami Booba, “je rêve de la présidence comme Jules César rêvait de Rome”. Or l’Italie, Samuel Eto’o la connaît bien !

À quoi ressemblerait un gouvernement Eto’o ?
Nous aurons une équipe resserrée, compacte, qui fera bloc face aux difficultés du pays. Avec un Premier ministre qui aura sous sa direction 11 ministres et 7 secrétaires d’État, dans un schéma tactique d’une grande souplesse, respectant l’esprit collectif. En fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, les secrétaires d’État pourront remplacer les ministres. Et en cas de mauvaise prestation, les intéressés seront renvoyés au centre de déten… euh de formation de Kondengui.


Comment pensez-vous résoudre la crise anglophone ?
J’ai passé une année à Londres quand j’étais à Chelsea. Je connais très bien la façon de penser des anglophones. Ils sont parfois rugueux et nerveux, mais je sais m’adapter à tous les types de mentalité – ma carrière le prouve. Où que je me situe sur un terrain, j’ai une grande faculté d’adaptation. Quand on a joué avec John Terry, ce ne sont pas quelques milices séparatistes qui peuvent vous effrayer.

À quel type de campagne électorale vous attendez-vous ?
Tout le monde veut battre Samuel Eto’o. C’est comme ça depuis que je suis tout petit, depuis les matchs dans les rues de Newbell, à Douala. Rien ne m’a jamais été donné, à part peut-être mon passeport espagnol. Je resterai moi-même, sans jamais me laisser impressionner par les provocations de mes adversaires. Les cartons rouges, très peu pour moi ! Je ne suis pas Rigobert Song. Je resterai droit dans mes chaussures (des Puma), fixé sur mon seul but – la victoire –, même en cas de contestations ou de prolongations.


L’ancien attaquant George Weah, récemment élu président du Liberia, est-il un modèle pour vous ?
Je dirais plutôt que Samuel Eto’o en est un pour George Weah. D’ailleurs Samuel Eto’o a dit non au Real Madrid, alors que George Weah a dit oui au Paris-Saint-Germain…

Si vous êtes élu, quelle place jouera votre épouse, Georgette ?
Elle sera une Première dame proche du peuple, tout comme Chantal Biya. Elles ont notamment en commun une passion pour la coiffure, puisque Georgette était gérante d’un salon lorsqu’on s’est rencontrés.

Disputerez-vous la Coupe d’Afrique des nations, en 2019 ?
Samuel Eto’o est le meilleur joueur africain de tous les temps. S’il veut jouer, il jouera, en 2019 ou dans vingt ans. On ne m’appelait pas le « petit Milla » pour rien. Roger Milla a joué en Coupe du monde jusqu’à 42 ans. Or j’en ai 37. Ou 40, si l’on en croit José Mourinho…

On vous prête l’intention de cumuler la fonction de président de la République avec celle de sélectionneur…
Et pourquoi pas ? Donner de la confiance, c’est 50 % du travail d’un président de la République et 50% du travail d’un sélectionneur. Tous deux sont des managers. Les Camerounais sont un peuple d’élite, comme le sont les Wakandais dans Black Panther. S’ils ont confiance en eux, rien ne pourra les arrêter !
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