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RDC : Ces chefs d’État qui se mobilisent pour François Beya

Vendredi 13 Mai 2022

Arrêté le 5 février, l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi a passé la barre symbolique des 100 jours en détention. Incarcéré à Makala depuis le 4 avril, François Beya occupe toujours le pavillon numéro un du célèbre pénitencier kinois.


Une tente de deux mètres sur trois a été installée à la demande de sa famille dans la cour pour qu’il puisse, chaque jour à partir de 11 h, recevoir certains de ses proches, fidèles ou simples soutiens politiques. L’un d’eux précise que les visiteurs sont soumis à un double protocole. Celui, habituel, de la prison, et l’autre, plus exceptionnel, de l’Agence nationale de renseignement (ANR), qui avait procédé à son arrestation.


De Kin à Brazza…
Selon plusieurs sources, certains voisins de la RDC ont dépêché, ces derniers mois, des émissaires pour s’enquérir de l’évolution de la procédure visant l’un de leurs interlocuteurs privilégiés. Ainsi, Jean-Dominique Okemba, inamovible conseiller spécial du président Denis Sassou Nguesso (DSN) et patron du Conseil national de sécurité depuis 2002, s’est rendu à Kinshasa il y a quelques semaines, en compagnie de son épouse, Georgette Okemba. Tous deux connaissent en effet François Beya de longue date, ils ont d’ailleurs passé du temps avec sa famille à cette occasion.

Cette visite intervient après un déplacement à Brazzaville, le 25 mars, du patron de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha. Celui-ci a été reçu par Denis Sassou Nguesso. Selon nos informations, il s’est rendu de l’autre côté du fleuve en compagnie du conseiller en matière d’investissement de Félix Tshisekedi, Jean-Claude Kabongo.


Ce dernier a ses entrées dans l’entourage de « DSN » depuis plusieurs années. Le président de la République du Congo est très attentif à la situation de François Beya, qu’il suit notamment par l’intermédiaire de son neveu, Rodrigue Nguesso, qui fait souvent le lien entre le Palais du peuple de Brazzaville et la Cité de l’Union africaine, à Kinshasa. Mais il n’est pas le seul chef d’État à se préoccuper du sort de celui que l’on surnomme « Fantomas ».

… et de Bangui à Kigali
Paul Kagame a également dépêché un émissaire dans les premières semaines ayant suivi son arrestation. Le conseiller de Tshisekedi était en effet un interlocuteur privilégié de Kigali dans la plupart des dossiers sécuritaires. La Centrafrique, où le « spécial » avait aussi ses entrées auprès de Faustin-Archange Touadéra – qui l’a décoré de l’Ordre national du mérite en décembre 2019 – a également missionné l’un de ses proches à Kinshasa.

Enfin, Faure Essozimna Gnassingbé a mandaté son ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, pour s’enquérir de l’avancée du dossier visant François Beya. Selon son entourage, l’ancien patron de la Direction générale de migration (DGM) connaissait déjà la famille présidentielle togolaise sous Gnassingbé Eyadema. À cette époque, il était conseiller auprès du chef des renseignements de Mobutu Sese Seko, Seti Yale.


De leur côté, les proches de François Beya continuent de maintenir un lien direct avec Félix Tshisekedi afin de suivre l’évolution de la situation. Certains d’entre eux assurent que le président leur a promis qu’il n’irait pas en prison à la fin de la procédure. Depuis le transfert de son dossier à l’auditorat militaire, « Fantomas » a été auditionné à plusieurs reprises à Makala. Mais les conclusions de ses interrogatoires n’ont, pour l’instant, pas été communiquées. Le rapport des hommes du lieutenant-général Lucien-René Likulia, l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC), devait, selon "jeune Afrique", être remis au chef de l’État il y a quelques jours.


Jeune Afrique 
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