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Macky Sall : obtenir un deuxième mandat vaut bien surdité, cécité, manipulations et dérives

Dimanche 19 Mars 2017

« C’est auprès de ces camarades que j’ai appris, dans la lutte, le sens du courage. Je n’ai cessé de voir des hommes et des femmes risquer et donner leur vie pour une idée. J’ai vu des hommes supporter des brutalités et des tortures sans craquer, montrant une force et une résistance qui défient l’imagination. J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre » (Nelson Mandela).
 
1. Refuser,  c’est résister, et résister c’est dénoncer, notamment, une attitude ou un comportement répréhensible ou, contraire à l’éthique, ainsi que, des dérives et des décisions absurdes ou, iniques. Donc, face à l’injustice, à la confiscation des libertés, à la mise en berne de la démocratie, et à la négation de l’Etat de droit, nous ne saurions nous taire, pour ne pas réagir. D’autant, qu’il y a « beaucoup plus de sureté et plus d’honneur en la résistance qu’en la fuite »  (René Descartes). Ne rien dire, ne rien faire non seulement c’est cautionner, mais encore c’est être moralement complice, de la situation désastreuse pour le pays. Lorsque l’intérêt majeur de la Nation est en cause, un patriote n’a point le droit et, le devoir de s’abstenir de manifester, de quelque manière son dégoût, sa désapprobation,  sa condamnation, ou son refus pour laisser à des captieux, notre patrimoine commun. 
 
2. Le président de la République Macky Sall, chouchouté, couvé, choyé, et conseillé, par des protecteurs zélateurs (Moustapha Niass, Ousmane Tanor Dieng, Djibo Ka…), qui ne pensent qu’à thésauriser de conséquentes rentes de retraites, dans son subconscient, se croit investi d’une mission de se faire réélire vaille que vaille, pour un deuxième mandat (en 2019). Entouré, de ces « diplodocus » de la politique sénégalaise, et obnubilé par une réélection, sans ciller, il excelle dans les bases œuvres pour éliminer ses adversaires politiques, par des moyens antidémocratiques, et surtout, en manipulant, ou en « marionnettisant » la justice.
 
3. Dans l’affaire Khalifa Sall, et de ses amis, le fondement et les raisons réels, de leurs détentions et, incarcérations ne sont pas les faits servis au peuple, ce que nous déplorons fort sincèrement. C’est simplement parce qu’ils  s’érigent en gardiens de l’orthodoxie politique de la maison « senghorienne », en voulant à juste raison, garder leur liberté, honneur, dignité, indépendance et, valeurs. Ainsi, en refusant opulence et richesse personnelles, surtout en refusant toute soumission, toute dépendance, et tout conditionnement, ils ont mis en avant l’intérêt du PS (Parti Socialiste). Frustré de n’avoir pu enrôler, certains de ses adversaires politiques, le Chef de l’Etat s’est mué en justicier vengeur. D’où, au-delà d’eux (Khalifa Sall, et de ses amis) harcèlement, intimidation, persécution et menace vont être la stratégie de l’exécutif, sur ses opposants politiques réfractaires, d’ici les élections présidentielles de 2019.
 
4. Les faits reprochés à Khalifa Sall sont peut-être avérés, mais la base de l’argumentaire est fallacieuse, et si la justice était vraiment indépendante, nous pourrions compter sur elle, pour nous éclairer. A notre avis, il ne peut et, ne doit y avoir de justice pour les faibles et, de justice pour les forts. Ce principe affirmé ne concerne aucunement le fond, et sans nier la présomption d’innocence qui doit profiter à tout justiciable, et qui ne souffre d’aucune exception dans notre esprit. Ainsi, dans un Etat de droit, la détention et l’incarcération de Khalifa Sall et de ses amis, peuvent se comprendre et même être approuvées, si les faits reprochés sont réels.  Seulement, ce que nous reprochons à Macky Sall c’est la partialité dans les poursuites, ses amis soupçonnés de faits identiques, ou de faits plus graves ne soient pas inquiétés par la justice, ils jouissent d’une protection étatique et, d’une liberté totale de mouvement.
 
5. C’est dire encore, tous ceux qui sont avec le pouvoir bénéficient d’une certaine immunité (Awa Ndiaye « Kuddu », Ousmane Ngom et d’autres encore seront de notre avis). De plus, les rapports de la CENTIF, de l'OFNAC ou, de la Cour des comptes n’ont pour l’instant reçus aucune suite, de la part du pouvoir exécutif ou judiciaire. Simplement, parce que les personnes concernées ou, visées sont des amies ou des proches de l’Etat APR (Alliance Pour la République), du président de la République.
 
6. Pour des intérêts bassement matériels, Ousmane Tanor Dieng et, ses amis du PS, acolytes circonstanciels de Macky Sall, ont implicitement consenti au démantèlement de leur Parti (le PS). Et, peut-être son absorption prochaine, par un autre Parti politique n’ayant même pas dix ans d’existence. Donc, satisfaire des amis vaut bien la capture, et  l’enfermement de tout résistant ou de tout opposant à cette volonté. Même, si nous ne sommes pas membres du PS, sa mise sous tutelle par l’APR de Macky Sall nous révulse foncièrement, car cette situation est non seulement écœurante mais de surcroît affligeante.
 
7. Présentement, la situation dans laquelle se trouve le PS, du moins ses militants en accord avec la voie tracée par Tanor de continuer l’aventure avec BBY ou plutôt avec Macky Sall est cohérente, d’autant qu’elle était prévisible. Puisque, beaucoup d’occasions se sont présentées à eux pour rompre leur compagnonnage, qu’ils n’ont pas voulu saisir (le wax waxeet et tant d’autres situations). De même, de ce qu’il a montré depuis qu’il est aux affaires,  Macky Sall est un anti parangon de toutes valeurs et, de toutes vertus (démocratiques, droitures, respect des règles établies, lutte contre le clientélisme, anéantissement de la corruption...), pour que quelqu’un le suive, si ce n’est par intérêt. En toute logique, vous ne pouvez soutenir, cautionner, avaliser et conduire avec un partenaire une politique pendant plusieurs années, et vouloir se désolidariser de tout ce qui a été fait, en critiquant ou en dénonçant cette même politique, dans une campagne électorale  sous les couleurs de votre Parti politique d’origine.
 
8. Entre autres, voulant rester conséquent avec sa philosophie, et aussi voulant respecter l’accord ou, l’engagement pris devant les sénégalais, Idrissa Seck avec tous les risques pour lui-même et pour son Parti (Rewmi), est sorti en 2013 de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY). De plus, comme, il n’y a point de fatalité de la misère, de la corruption, de la gabegie, du clientélisme, de la médiocrité, de la stagnation économique ou, de la nullité. Tout comme, il n’y a pire reniement que de porter, ou de soutenir une politique aux antipodes de ses valeurs, de notre point vue, ces éléments ne peuvent être exclus des raisons de sa sortie de BBY. Ainsi, dès lors que, la politique mise en place par Macky Sall était un mélange de tout ceci, contraire à l’intérêt des sénégalais, il a préféré quitter cette coalition. Pourtant, cela n’a pas échappé à Tanor, mais il a fait le choix des lambris du pouvoir, sachant pertinemment, qui cheminent ensemble partagent vision.
 
9. Le pouvoir rend sourd, et aveugle, mais encore, abêtit, le magistère de Macky Sall le confirme malheureusement. Et c’est sans doute pourquoi, Henry Kissinger  affirmait « le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême », dans cette acception son exercice « corrompt inévitablement la raison » (Emmanuel Kant). Le cas de Khalifa Sall n’est que le début d’une longue liste, de personnes à neutraliser, dans l’optique de la préparation des élections présidentielles de 2019, pour se faire réélire. En agissant ainsi, le président de la République cherche à dessiner un paysage politique monocolore  (pour l’APR et ses partisans). En oubliant sciemment, que dans les systèmes démocratiques pris en exemple dans le monde il y a des oppositions politiques, d’où confrontation d’idées, sève de vitalité et de pérennisation de la démocratie
 
10. En conclusion, nous pouvons affirmer, l’affaire Khalifa Sall confirme, que faire respecter la légalité républicaine n’est point le souci premier du Chef de l’Etat. Aussi, nous pouvons soutenir, seuls ses adversaires politiques seront visés, par les poursuites judiciaires, à venir. Au risque de créer des convulsions dans le pays, la stratégie de Macky Sall sera de se servir de la justice étatique, pour éliminer ses opposants politiques. Peu lui importe le respect des principes démocratiques ou, l’Etat de droit, pourvu qu’il arrive seulement à ses fins, à savoir obtenir un second mandat.
 
 
Daouda NDIAYE
Juriste/Analyste politique
Article dédié Alioune Badara DIOP 
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