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Les lions feront- ils oublier les affaires sérieuses de la république ?

Mardi 19 Juin 2018

Le foot est un puissant soporifique - Oui, il y a bien des affaires de la Républiques tout aussi, voire plus importantes que cette anesthésie qu'est cet enfumage collectif mondial. Par Demba Ndiaye de Seneplus


Le foot, plaisir de tous les sens, patriotisme outrancier qui frise le racisme primaire, bref, le foot un puissant soporifique. Un puissant opium du peuple quoi ! Pas du peuple seulement du reste : il y a des présidents qui ferment leurs bureaux pour aller se défouler avec leur équipe. Comme notre « lion dormeur » qui s’est réveillé à temps pour aller insuffler de la gnaque, de la combativité à nos Lions qui en ont bien besoin face à des Polskas pas imbibés pour ce combat dont aimerait bien sortir vainqueur et non vaincus comme les autres pays africains, frappés de fébrilité et de tragiques erreurs peu professionnelles.

Mais le roi majeur de notre meute de « Gaïnde », a-t-il encore des forces en réserve pour galvaniser des Lions aux humeurs très versatiles ? Parce que voyez-vous, nous soupçonnons notre roi mage d’avoir laissé trop de forces dans un autre jeu  qu’il affectionne par-dessus tout , parce que impliquant presque la vie ou la mort pour lui et ses « milles Gaïnde » : le jeu politique. Avec  des coups bas à toutes les phases de jeu : Référendum pour légitimer un reniement, élections législatives où avec 49% de votants on se retrouve pourtant avec une majorité absolue, adoption (sans débats) d’un parrainage (tutorat) par force. 

Oui, il y a bien des affaires de la Républiques tout aussi, voire plus importantes que cette anesthésie (remarquez, je me shoote moi aussi à cette drogue dure) qu’est cet enfumage collectif mondial du foot impérial. Les enfants des « favelas » côtoient  des Mex ( je sais c’est péjo, mais on est dans le monde caricatural du foot non ?) échappés du règne des parrains tueurs, les sujets des déserts imbibés de pétrole se frottent aux héritiers des goulags qui les écrasent comme à la bonne époque des purges ; les descendants  des aryens qui avaient l’habitude de « toujours gagner » se font humilier par les spécialistes des coffres inviolables ; les descendants des nazis réfugiés au bout du bout de la géographie mondiale, l’Argentine, butent sur des  « îliens  ». De multitudes petites îles, laborieusement peuplées par à peine 350.000 âmes, à peine cent licences de professionnels du foot, ont fait échouer des stars milliardaires de la planète « foot…aise ». Respect à ces Vikings, ce peuple des océans ! 

Parmi les affaires de la République qui ne méritent pas d’être enterrées et inhumées sur l’autel du foot, il y a cette affaire Karim Wade. Exil forcé et doré ou exil volontaire pour se soigner des trois ans de Rebeuss. Du reste, tel père, tel fils : le vieux Wade était un spécialiste des exils forcés et des disparitions-retours-réapparitions savamment orchestrés. Il est rentré moins de quatre mois avant l’élection et la victoire de 2000. Après sa défaite en 2012, il disparaît du pays pendant plus de deux ans et orchestre un retour triomphal qui donna à chaque fois des urticaires au pouvoir. Le fils aurait il hérité des stratégies absentéistes du père et des retours tapageurs après de multiples et fréquentes annonces de retours différés. Un vieux « cahier d’un retour au pays natal » qui, précisons-le, ne rappelle en rien celui du nègre fondamental, le bien nommé Aimé Césaire.

Si un « protocole  de Rebeuss » existe entre gens de même famille, qu’on l’exhibe sur la place publique ou que l’on se taise jusqu’à l’extinction du soleil. Surtout que, contrairement à ce que crie urbi et orbi notre tailleur national de haute couture constitutionnelle, en l’état, à moins d’une nouvelle affaire, Karim Wade peut bel et bien être candidat en 2019. Dans le quotidien « Enquête » de ce lundi, l’avocat et juriste Me Oumar Ngalla Ndiaye, publie et commente le fameux article 34 du code pénal. Au jour d’aujourd’hui, Khalifa Sall et Karim Wade sont éligibles et peuvent être candidats. Je ne suis pas juriste mais l’article me semble clair et monsieur Ismaïla Madior Fall semble avoir pris des libertés avec cet article et balisé la voie à des futures empoignades et interprétations. La lecture de ces extraits commentés lèvent tous les doutes et pointe du doigt où se niche  habituellement le diable : dans les détails !

L’autre affaire très peu républicaine mais qui salit la République, c’est bien l’enquête sur l’assassinat de l’étudiant Fallou Sène. Si on en croit les premiers concernés, les étudiants de l’UGB, la famille et leur avocat, tous font le constat : rien à bouger depuis un mois que l’affaire a quitté les mains du Procureur de Saint-Louis, pour celles de celui de Dakar. Qui est assez lourd, assez pesant, assez pesant pour freiner des quatre fers une affaire qui semblait livrer rapidement les secrets (sic !) de la mort de l’étudiant. Tout se passe comme si depuis la distribution généreuses et gracieuses des bonbons (augmentation de bourses, baisse des tickets de resto-U…), dame Justice marche avec des briques aux pieds.  Avec de précédents meurtres non résolus, le doute est permis de voir cette affaire enterrée sous le voile du temps et des intérêts supérieurs d’un corps qui fait corps avec ses éléments contre la Justice. C’est bien connu : quand on veut enterrer une affaire on crée une commission parlementaire (du reste elle est où celle là, enterrée avant d’avoir vu le jour ?) et on entonne comme une  raison funèbre, la fameuse  chanson du « la justice suit son cours ». Jusqu’à ce qu’elle s’égare dans les limbes haïssables des « affaires de la République ». Ce bûcher incandescent des valeurs qui fondent la République : justice, transparence, égalité devant la loi. Toutes vétilles, qui, comme on le voit sous nos cieux, sont très peu ou pas du tout respectées !

Ps : Et puis,  cette affaire du Prodac (qui ressemble fort à un nom de médicament) et cette démission qui n’a jamais eu lieu d’un ministre très bavard et vrai « Baay Fall » du Khalife du Palais, oui cette affaire,  ira-t-elle rejoindre les nombreux cadavres enterrés sous le coude puissant de qui vous savez.

Pour ce qui est des Lions, qu’ils nous enivrent de patriotisme primaire avec des prestations dignes de leur race féline. Mais si vous écourtez notre plaisir et les vacances russes du premier d’entre vous, vous aurez affaires à nous. Ou prenez le maquis jusqu’à ce qu’on oublie l’humiliation. Mais pour être tout à fait honnête avec vous : je vous fais très peu confiance. La bande de 2002 était un groupe de rebelles avec une gnaque qui fait la nature des vrais fauves. Une équipe de gladiateurs et non un groupe disparate, avec, il est vrai, un génie. Mais sans fourmis besogneuses faut pas rêver de bâtir des pyramides. L’entrée calamiteuse dans l’arène des autres équipes africaines semble dégager  des constantes et non des accidents : la peur inhibitrice les a tétanisés.
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