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Le président sénégalais Macky SALL face au syndrome du 3e mandat : Analyse et débat ( Amadou SYLLA)

Samedi 24 Juin 2023

Le débat autour de la possibilité d'un troisième mandat pour le président sénégalais Macky SALL suscite de vives réactions au Sénégal et dans la région. Alors que la date de l'élection présidentielle de 2024 se rapproche, de nombreux observateurs et acteurs politiques s'interrogent sur la légitimité d'une telle candidature. Dans cet article, nous analyserons les arguments des deux camps et tenterons de répondre à la question de savoir si Macky SALL devrait ou non briguer un troisième mandat.

Contexte et enjeux de la controverse
Depuis son élection en 2012, Macky SALL a été réélu en 2019, mais le débat autour de sa possible candidature en 2024 continue de diviser l'opinion publique et les acteurs politiques. LaConstitution sénégalaise stipule dans son article 27 qu'un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Cependant, certains soutiens du président estiment que la révision constitutionnelle de 2016 pourrait permettre à Macky SALL de briguer un troisième mandat.

Arguments en faveur d'un troisième mandat
Les partisans de la possibilité d'un troisième mandat pour Macky SALL avancent plusieurs arguments. Tout d'abord, ils estiment que la révision constitutionnelle de 2016 pourrait permettre au président de se représenter en 2024, car cette réforme aurait remis les compteurs à zéro. Ils affirment également que le premier mandat de sept ans de Macky Sall ne serait pas concerné par la limitation des mandats à deux termes, car il aurait été considéré comme un mandat à part entière et non comme un quinquennat. Des juristes et des membres de la majorité présidentielle soutiennent cette position, arguant que le Conseil constitutionnel est le seul habilité à trancher cette question et que, selon leur interprétation, rien n'empêcherait le président SALL de briguer un troisième mandat.

Arguments contre un troisième mandat
De l'autre côté, les opposants à un troisième mandat pour Macky SALL mettent en avant la Constitution et l'esprit de la réforme de 2016, qui visait à limiter le nombre de mandats présidentiels et à renforcer la démocratie sénégalaise. Selon eux, la volonté de briguer un troisième mandat serait contraire aux principes démocratiques et à l'engagement pris par le président SALL lors de sa réélection en 2019. Des juristes et des membres de l'opposition estiment également que la Constitution est claire sur
la limitation des mandats à deux termes et que toute tentative de contourner cette règle pourrait conduire à une crise politique et à des tensions dans le pays.


La position de Macky SALL et l'évolution de son discours
Si Macky SALL a été initialement catégorique sur le fait que son mandat actuel serait le dernier, son discours a évolué au fil des années. Alors qu'il affirmait en 2019 briguer son "deuxième et dernier mandat", le président sénégalais a entretenu le doute sur ses intentions lors d'entretiens  avec la presse locale et internationale. Plus récemment, il a déclaré qu'il avait le droit de se présenter comme candidat lors de la prochaine présidentielle, tout en restant évasif sur sa volonté d'être effectivement candidat.

Les réactions de la société civile et des organisations internationales
Face à cette situation, des organisations de la société civile et des défenseurs des droits de l'homme ont appelé le président SALL à dissiper le doute et à déclarer ouvertement qu'il ne briguerait pas sa propre succession en 2024. Ils estiment qu'une telle candidature pourrait semer le "chaos" et mettre en péril la stabilité du pays. La question du troisième mandat de Macky SALL a également suscité l'inquiétude de la communauté internationale, qui appelle au respect de la Constitution et des principes démocratiques.


Conclusion
Le débat autour du troisième mandat de Macky SALL met en lumière les enjeux politiques et juridiques qui entourent cette question sensible au Sénégal et dans la région. Alors que la date de l'élection présidentielle de 2024 se rapproche, il est crucial que les acteurs politiques et la société civile s'engagent dans un dialogue constructif et respectueux de la Constitution et des principes démocratiques. Quelle que soit l'issue de ce débat, la stabilité et la légitimité du système politique sénégalais dépendront en grande partie de la capacité des différents acteurs à trouver un
consensus autour de cette question et à préserver l'esprit de la réforme constitutionnelle de 2016.

Amadou SYLLA
Citoyen Sénégalais de la diaspora- France et militant associatif
Mail : ahmadousylla77@hotmail.fr
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