« Les choix monétaires ont une dimension technique incontournable. Mais ils procèdent toujours, par ailleurs, d’un choix politique », écrit DSK. « Le caractère inexprimé du lien politique ne peut que favoriser un doute identitaire au sein d’une Afrique dont le rapport au passé colonial est particulièrement complexe et difficile à expliquer. »
En plus de « certains aspects pratiques [qui] nourrissent en Afrique le soupçon de néo-colonialisme » – dénomination « franc », dépôt des réserves auprès du Trésor français -, la Zone franc présente plusieurs défauts « qui en limitent les potentiels bienfaits », note l’ancien directeur-général du FMI. Il pointe notamment la quasi-impossibilité de modifier la parité et l’absence de dissociation entre les régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.
De même, « la détention de réserves africains, […] ne représente pas l’avantage que certains imaginent ». Ainsi « la France assume, seule, un risque financier non rémunéré, pour lequel l’opinion africaine ne lui accorde guère de crédit et dont le bénéfice commercial est partagé avec toute la zone euro », juge l’ancien ministre français de l’Économie. « L’avantage tiré de la parité fixe CFA-euro s’étend aux autres pays de la zone euro (qui ne participent à la couverture du risque », écrit-il encore.
Une autre limite de la Zone franc, selon DSK, est celle de la faiblesse de l’intégration régionale :« Le marché commun est encore inachevé en Afrique de l’Ouest (région dotée de traditions d’échanges) et il est demeuré en grande partie nominal en Afrique Centrale (régions de forêts aux échanges traditionnellement limité et, aujourd’hui, sous l’empire de la rentre pétrolière) », écrit-il.
DSK s’inquiète d’une réforme du Franc CFA qui ne serai que cosmétique. « Les symboles du lien avec la France sont autant de sujets permettant de changer à peu de frais l’image du franc CFA », mais ces modifications laisseraient en l’état les faiblesses de la Zone franc et rendraient les modifications de la parité encore plus problématique, affaiblissant les petits pays.
En conséquence, Dominique Strauss-Khan recommande une réforme plus en profondeur de la Zone franc. Il propose notamment la réattribution des sièges de la France au sein des instances des banques centrales africaines à des administrateurs internationaux indépendants, l’ancrage à un panier de monnaie plutôt qu’à l’euro, une meilleure coordination économique des économies de la région et un processus d’élargissement de l’Uemoa, notamment au Ghana.
JEUNE AFRIQUE
En plus de « certains aspects pratiques [qui] nourrissent en Afrique le soupçon de néo-colonialisme » – dénomination « franc », dépôt des réserves auprès du Trésor français -, la Zone franc présente plusieurs défauts « qui en limitent les potentiels bienfaits », note l’ancien directeur-général du FMI. Il pointe notamment la quasi-impossibilité de modifier la parité et l’absence de dissociation entre les régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.
De même, « la détention de réserves africains, […] ne représente pas l’avantage que certains imaginent ». Ainsi « la France assume, seule, un risque financier non rémunéré, pour lequel l’opinion africaine ne lui accorde guère de crédit et dont le bénéfice commercial est partagé avec toute la zone euro », juge l’ancien ministre français de l’Économie. « L’avantage tiré de la parité fixe CFA-euro s’étend aux autres pays de la zone euro (qui ne participent à la couverture du risque », écrit-il encore.
Une autre limite de la Zone franc, selon DSK, est celle de la faiblesse de l’intégration régionale :« Le marché commun est encore inachevé en Afrique de l’Ouest (région dotée de traditions d’échanges) et il est demeuré en grande partie nominal en Afrique Centrale (régions de forêts aux échanges traditionnellement limité et, aujourd’hui, sous l’empire de la rentre pétrolière) », écrit-il.
DSK s’inquiète d’une réforme du Franc CFA qui ne serai que cosmétique. « Les symboles du lien avec la France sont autant de sujets permettant de changer à peu de frais l’image du franc CFA », mais ces modifications laisseraient en l’état les faiblesses de la Zone franc et rendraient les modifications de la parité encore plus problématique, affaiblissant les petits pays.
En conséquence, Dominique Strauss-Khan recommande une réforme plus en profondeur de la Zone franc. Il propose notamment la réattribution des sièges de la France au sein des instances des banques centrales africaines à des administrateurs internationaux indépendants, l’ancrage à un panier de monnaie plutôt qu’à l’euro, une meilleure coordination économique des économies de la région et un processus d’élargissement de l’Uemoa, notamment au Ghana.
JEUNE AFRIQUE