C’est la raison principale pour laquelle le niveau de menace terroriste a été relevé à critique. Le chef de la police de Manchester, Ian Hopkins, a confirmé mercredi que l’enquête sur l’attentat qui a fait 22 morts et plus de 60 blessés, lundi, portait « clairement » sur un réseau autour du kamikaze Salman Abedi. Avec la possibilité que l’artificier derrière la bombe, plus sophistiquée que lors des précédents attentats revendiqués par Daesh, soit toujours dans la nature.
Le père et deux frères du suspect arrêtés
Le frère et le père de Salman Abedi ont été arrêtés dans la capitale libyenne Tripoli, a annoncé mercredi une unité des services de sécurité libyens. Arrêté mardi, Hachem Abedi, né en 1997 en Grande-Bretagne, « a indiqué qu’il appartenait à Daesh ainsi que son frère Salman Abedi », affirment les forces libyennes. Et il a « admis qu’il se trouvait en Grande-Bretagne durant la période de préparation de l’attentat » et 'il était pleinement au courant des détails de cette opération terroriste".
Salman Abedi a passé plusieurs semaines en Libye et n’est revenu à Manchester que quelques jours avant l’attentat. Son frère cadet « était surveillé depuis un mois et demi » et « les équipes d’investigation ont fourni des renseignements selon lesquels il préparait un acte terroriste dans la capitale Tripoli », a ajouté la Force de dissuasion.
Mercredi, le père de l’auteur-présumé de l’attaque, Ramadan Abedi, a, lui aussi, été arrêté à son domicile à Tripoli. La veille, il avait juré dans les médias que ses fils n’appartenaient pas à Daesh et n’étaient pas des djihadistes.
Le frère aîné arrêté en Angleterre avec six autres personnes
Le frère aîné du suspect, Ismail Abedi, 23 ans, a, lui, été arrêté mardi à Manchester, selon l’agence AP. Au total, sept personnes ont été interpellées au Royaume-Uni. Mercredi soir, un homme qui transportait un paquet suspect a été arrêté à Wigan, à 30 km de Manchester, par un policier en civil. Dans la nuit, personne n’avait officiellement été inculpé.
Une bombe plus sophistiquée qu’à l’accoutumée
Le New York Times a publié des photos fournies par des sources proches de l’enquête. On y voit notamment le reste d’un sac à dos, un probable détonateur, une batterie 12 volts, des vis et des boulons.
L’analyse initiale de la bombe, sur la base des éléments photographiés et récoltés sur la scène du crime, ne permet pas de déduire la quantité ou le type d’explosif qui composait la charge principale, mais laisse à penser qu’il s’agissait d’un engin artisanal fabriqué après « mûre réflexion et avec soin », écrit le quotidien américain. I
Ces éléments, analysés par des artificiers interrogés par le NYT, permettent de déduire que la bombe était « puissante, dotée d’une charge ultra-rapide, mais aussi que le shrapnel (les morceaux de métal) a été disposés avec soin et méthodiquement » pour faire le maximum de dégâts.
La bombe était dotée d’un détonateur inhabituel qui contenait un petit circuit imprimé et non pas un simple interrupteur comme c’est souvent le cas. La présence de la pièce électronique pourrait suggérer un retardateur voire un récepteur pour un déclenchement à distance, voire une combinaison des deux, pour lutter contre les malfonctionnements.